Isabelle Dangy a publié plusieurs essais consacrés à la littérature, sur Georges Perec et Charles Juliet notamment. Elle vient d’écrire L’Atelier du désordre, son premier roman.
L’Atelier du désordre
Éditions Le Passage – 2019
À Barbizon, dans les années 1860, alors que le Second Empire s’achemine sans le savoir vers le désastre, René Dolomieu, un jeune peintre mélancolique et sensible est remarqué pour quelques portraits. Il côtoie les maîtres du paysage et leurs disciples qui arpentent la forêt de Fontainebleau, s’exercent à peindre sur le motif et boivent du vin râpeux à l’auberge Ganne.
Toute recherche de célébrité et autre ambition est bien loin de cet homme qui n’est ni un séducteur ni un libertin, mais qui plaît aux femmes. René Dolomieu prend ce qu’elles ont à donner, parfois sans trop savoir qu’en faire.
Lorsque enfin il se marie, il découvre un autre monde car le hasard lui met entre les mains une fabrique de porcelaine qui l’initie à la chimie d’une matière précieuse et fragile et l’emmènera jusqu’au Japon et lui ouvrira d’autres techniques et visions artistiques. Mais le désordre l’intéresse au moins autant que les principes subtils du kaolin et de la composition des motifs. Aussi, dans l’intimité de son atelier, il continue à peindre sans relâche des toiles qu’il ne montre à personne, ou presque…
Son destin lui échappe sans cesse. Et au Japon, jusqu’à cette extrémité orientale du monde il ira lui chercher un sens, un sens que peut-être il ne pourra rapporter dans ses bagages..
Entre Barbizon et Yokohama, entre mystères de la création artistique et élans amoureux, Isabelle Dangy donne vie à un destin de peintre au XIXe siècle, un destin infiniment romanesque. Dans ce premier roman très maîtrisé, elle réussit à donner corps et âme à un peintre doux, désintéressé, attentif aux autres, amoureux de son art. Elle nous parle aussi de destin, de création, de couleurs et de lumières et nous permet de découvrir à ses côtés une vie à la fin du XIXe siècle.