Poète et écrivain, Yvon le Men est né en 1953 à Tréguier dans les Côtes d’Armor et il vit actuellement à Lannion. Il est l’auteur d’une œuvre poétique importante.
« Vous êtes un troubadour, un voyageur qui porte le poème dans des lieux parfois improbables, parfois sur des scènes importanes ; vous êtes le messager d’une parole toujours vive, urgente et rarement paisible. La poésie vous habite au point où toute votre vie lui est consacrée ». C’est par ces mots que l’écrivain Tahar Ben Jelloun rend hommage au poète Yvon Le Men en mai 2019, lorsque le prix Goncourt de la poésie lui est décerné, pour l’ensemble de son œuvre, composée aujourd’hui d’une quarantaine d’ouvrages, traduits dans une vingtaine de langues et interprétés par des comédiens et comédiennes comme Jacques Gamblin, Denis Podalydès, Jacques Bonnaffé, Ariane Ascaride…
Figure de proue de la poésie contemporaine, cet amoureux des mots aime à partager sa passion avec le plus grand nombre. « L’écriture, c’est la solitude et l’absence. La scène, c’est la présence et le partage. J’ai besoin de ces deux chemins » confie-t-il. Deux chemins qui sont aussi deux façons de le retrouver ou de le rencontrer à l’occasion de la 2e édition du festival de poésie d’Alençon dont il est le parrain.
À Lannion, il crée, en 1992, les rencontres intitulées « Il fait un temps de poème ». Étonnant voyageur, il travaille au festival du même nom et de Saint-Malo à Bamako, de Sarajevo à São Paulo, il se fait le passeur des poètes et des écrivains.
De 2006 à 2008, il a publié une chronique hebdomadaire dans le journal Ouest-France Le Tour du monde en 80 poèmes. Ses textes, livres ou anthologies, sont traduits dans une douzaine de langues.
Par ailleurs, depuis de nombreuses années, il travaille dans les écoles, avec les enfants pour lesquels il a écrit Ouvrez la porte aux loups (Gallimard, 1994), Le Loup et la Lune (Rougerie, 2001) et Douze mois et toi (Milan, 2005).
Il reçoit en 2012 le prix Théophile Gauthier de l’Académie française pour son recueil À louer chambre vide pour personne seule (Rougerie).
Yvon Le Men nous dit : « À quoi servent les artistes, dans ce monde qui préfère les chiffres aux lettres et dont la folie des chiffres menace de nous faire chavirer dans le chaos ? Que celui qui n’a besoin ni de chansons, ni d’images, ni de poèmes, ni de romans, ni de films, ni de pièces de théâtre, ni de musique, pour que se dise sa vie quand il ne sait plus la dire, pour que s’écoule son chagrin quand il ne sait plus pleurer, que celui-là tranche la gorge aux oiseaux. Que celui qui n’a pas besoin d’artiste retienne ses larmes à jamais et brise par avance ses éclats de rire.&nbps;»
Extrait de À quoi servent les artistes ? (2003).
En 2019 il remporte le prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre et plus particulièrement pour Une île en terre (2015) et Le Poids d’un nuage (2017) aux éditions Bruno Doucey.
- Inauguration du festival — vendredi 16 octobre à 18 h Halle aux toiles
- Une vie en poésie [rencontre] — samedi 17 octobre à 10 h
- La Baie vitrée [lecture musicale] avec Nicolas Repac — samedi 17 octobre à 20 h 30 au théâtre d’Alençon (entrée gratuite)
Bibliographie non exhaustive
Poésie
- Les mains de ma mère, Éditions Bruno Doucey – 2019
- Le poids d’un nuage, Éditions Bruno Doucey – 2017
- Les rumeurs de Mabel, Éditions Dialogues – 2016
- Une île en terre, Éditions Bruno Doucey – 2015
- Sous le plafond des phares, Éditions Bruno Doucey – 2013
- Le jardin des tempêtes : Choix de poemes 1971-1996, Éditions Flammarion – 2000
Récits
- On est sérieux quand on a dix-sept ans, Éditions Flammarion – 1999
- La clef de la chapelle est au café d’en face, Éditions Flammarion – 1999
- Le petit tailleur de short, Éditions Flammarion – 1998
Romans
- Si tu me quittes, je m’en vais, Éditions Flammarion – 2009
- Elle était une fois, Éditions Flammarion – 2003