Les Vulnérables

Belinda Cannone


Rencontre avec Belinda Cannone autour de son dernier livre (Stock, 2024)

animée par Inès de la Motte Saint Pierre.

Samedi 12 octobre 2024,
17 h 30 – Halle aux toiles
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« Ici je vous entends : ne le raconte pas, ne le dis pas, laisse-nous en paix avec ces histoires dégueulasses, tais-toi ! Et j’entends aussi celui qui parmi vous salive, veut les détails, tous les détails, et des images si c’était possible. Celui-là je ne le comprends pas. Il n’est pas forcément pire que moi, ne lèverait peut-être pas la main sur un oiseau. Alors ? Je ne sais pas. Je m’oblige à vous initier aux charmes de l’enfance et je vous aguerris. Ce faisant je m’aguerris. Tu respires ou bien tu es déçu, Lecteur, mon frère loup ? »

Qu’ils soient en fuite, marginalisés ou seulement de passage, les personnages des neuf nouvelles qui composent ce recueil sont confrontés aux fractures du réel.

En révélant nos vulnérabilités contemporaines, avec une écriture charnelle et poétique, Belinda Cannone rend un hommage lumineux à ceux qui peinent à trouver leur place.

 


En savoir plus sur Belinda Cannone

Née en Tunisie le 29 août 1958, Belinda Cannone est Docteur en littérature comparée, romancière, essayiste. Elle a enseigné la littérature comparée à l’université Caen-Normandie de 1998 à 2020.
Sa production romanesque débute en 1990, avec Dernières promenades à Petrópolis (réédité en poche en 2013, sous le titre L’Adieu à Stefan Zweig). À partir de l’année 2000, elle commence à écrire des essais. Elle a publié des romans dont L’Homme qui jeûne (Éditions de l’Olivier, 2006) et des essais parmi lesquels L’Écriture du désir (prix de l’essai de l’Académie française, 2001) et Le Sentiment d’imposture (grand prix de l’essai de la Société des gens de lettres, 2005).

Ses essais traitent des rapports entre les arts, et tout particulièrement la littérature et la musique. Elle a publié, en 1998, Musique et littérature au XVIIIe siècle (PUF). En 2013, elle publie un essai sur le désir sensuel, Petit éloge du désir, sous forme de 250 fragments et aphorismes. En mai 2019, elle publie, en collaboration avec Christian Doumet Le Dictionnaire des Mots Parfaits, troisième et dernier volume de leur triptyque dont les deux premiers volumes étaient le Dictionnaire des Mots manquants et le Dictionnaire des Mots en Trop.

Depuis les années 1990, elle écrit des articles pour des revues comme Quai Voltaire, Revue littéraire, Verso – Arts et lettres, L’Atelier du roman, Le Magazine littéraire et Le Monde.

Écrivant depuis une vingtaine d’années sur le désir, elle est contactée en janvier 2018 par Sarah Chiche pour signer la tribune sur la « liberté d’importuner ». Belinda Cannone refuse de la signer ne souhaitant pas être associée aux discours de Catherine Millet et Catherine Robbe-Grillet.

Elle publie le même jour une autre tribune intitulée « Le jour où les femmes se sentiront autorisées à exprimer leur désir, elles ne seront plus des proies ». Elle est proche des thèses défendues par Elisabeth Badinter et de la philosophie universaliste.
Dans un entretien de décembre 2020, elle synthétise elle-même ainsi le fil rouge de son œuvre « …nous ne sommes pas des individus, chacun isolé dans son « moi », séparés. Nous vivons aussi à mi-distance entre « moi » et les autres, « moi » et le cosmos, de sorte que nous sommes constamment pris dans une relation avec eux… Chaque fois, j’interroge notre nature d’êtres en relation. »