Successivement enseignant à la Faculté de Droit de Caen, avocat aux barreaux de Paris et de Caen, puis avocat au Conseil d’État et à la Cour de cassation (depuis 1978), Dominique Foussard a connu de près ou croisé des hommes de chevaux tels que Maurice O’Neill, officier des haras, Alfred Lefèvre, marchand de chevaux, M. de Diepold qui avaient retenu son attention.
Il a constaté que si l’histoire des courses et l’histoire des haras étaient connues, il n’en allait en revanche pas de même de l’histoire de l’élevage et des éleveurs.
En marge de ses travaux dans le domaine du droit et de l’histoire du droit, il a ainsi entrepris des recherches sur l’élevage du cheval dans l’Orne et le Calvados au XIXe siècle.
Le Cheval anglo-normand au XIXe siècle dans l’Orne et dans le Pays d’Auge
Bulletin de la SHAO, septembre-décembre 2015
L’histoire du cheval n’a trouvé que très difficilement sa place dans les recherches de l’histoire rurale, c’est pourquoi le travail de Dominique Foussard est si important. Il nous montre que le XIXe siècle fut le moment majeur de l’histoire des chevaux pour l’Europe et ses extensions (celui du triomphe des chevaux lourds dans la grande culture. Il rappelle aussi la ponction des guerres, l’importance du transport). Reconstituant la création du cheval anglo-normand, il nous fournit une analyse attentive, localisée et humanisée pour faire vivre les pratiques d’un milieu social qui échange localement autant qu’à l’extérieur et qui veille à l’ensemble des besoins. Ainsi naissent la sélection, la création de lignage souche, la compétition des meilleurs produits. Ainsi nous apparaît la vitalité d’une société de notables « à l’anglaise » capable de dialoguer avec l’État, les haras, l’armée et la société économique : le savoir-faire technique s’alliant aux capacités politiques.
La description des paysages, les portraits réussis des hommes font que l’on prend beaucoup de plaisir à lire cet ouvrage scientifique et néanmoins sensible.